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| Les souvenirs blessent, mais on les laisse quand meme revenir, pour se dire que tout n'est pas oublié | |
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Drachmes : 100
| Sujet: Les souvenirs blessent, mais on les laisse quand meme revenir, pour se dire que tout n'est pas oublié Lun 25 Juin - 9:59 | |
| J'étais tranquillement dans mon lit, le sommeil ne venait pas, chose qui a le don de m'énerver. Je me suis donc mise a revasser, et, de fil en aiguille, j'en suis arrivée a la partie sombre de ma vie.
C'était il y a 3 ans, plus ou moins, et je m en souviens comme si c'était hier. J'étais dans le bus, un matin ou il faisait beau mais ou la température n'était pas trop forte non plus. J'avais dit au revoir a ma mère, pris mon sac Eastpack noir sur une épaule et j'avais filé. Je n'aimais pas particulièrement le lycée, mais mes ami(e)s transformaient ce qui n'aurait pas du être très amusant en de purs fous rires, et cela me satisfaisait amplement. Je vivais au jour le jour, riant, pleurant comme les autres, coups de blues et tout le reste. J'étais ce qu'on appelle une fille normale. Je regardais les jours passer avec comme seuls petits malheurs les quelques engueulades qui peuplent la vie d'un adolescente basique. Un jour, et je ne dirais pas "un beau jour" vu qu'il n'avait rien de beau, je suis rentrée du lycée et j'ai reçu un appel sur le téléphone de la maison. J'ai décroché et un médecin m' a annoncé que ma mère était dans le coma a l'hôpital, suite a un accident de voiture. Je n'ai même pas pris la peine de prendre le bus. J'y suis allée en courant. Le ciel était noir et un orage s'annonçait. Une fois dans la chambre de ma mère, le médecin m expliqua qu'elle avait eu un accident de voiture et qu'elle était passée sous un camion. Que son état était grave mais que peu de gens résistent a ce genre d'accident. J'avais vu ses blessures. Son corps ne ressemblait plus a un corps. Un bon nombre d'opérations avaient été mises en places afin de lui rendre la vie -si elle se réveillait- plus facile. J'avais pleuré toutes les larmes de mon corps. Au sens propre. Aujourd hui encore, aucune larme ne coule de mes yeux car ils sont et resterons secs devant des malheurs superficiels. Quelques jours plus tard, on m a annoncé que son coeur avait lâché, que tout était fini. Tout était fini. Pour elle, pour moi. Quelle était la différence ? J'ai été transférée dans une famille d'accueil en attendant que je puisse me lancer dans des études. Mes ami(e)s se sont inquiétées un moment, puis, comme je ne leur donnait pas de réponses et je me suis retrouvée seule dans mon désespoir.
Un jour, j'ai eu une résolution. J'ai tout arreté, j'ai tourné la page. Je me suis acheté un sac de boxe, j'avais déjà des alteres, une barre de traction et ensuite, des qu'un sentiment quelquonque se pointait, je l'exteriorisait rapido. Et puis un autre jour, ma famille d'accueil m a dit qu'ils allaient m envoyer dans un lycée privée pour les jeunes filles ou je ré apprendrais a etre comme une jeune fille distinguée, polie etc... J'avais surtout pas envie qu'on m envoie la bas. Alors j'ai fugué, tout simplement. J'avais de l'argent en banque alors je me suis permise de m en aller de chez eux. J'ai marché jusqu a trouver le camp des sangs mêlés. Et j'y avait refait ma vie, sur les mêmes bases.
Dans mon lit, a 3 heures du matin maintenant, une peine géante m envahit, mais aucune larme ne sortit. J'ai choisi d'être assentimentale par besoin, mais maintenant que je voudrais faire marche arrière, je ne peux plus. |
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| Sujet: Re: Les souvenirs blessent, mais on les laisse quand meme revenir, pour se dire que tout n'est pas oublié Lun 2 Juil - 21:12 | |
| Le lendemain, je faisait tout comme d'habitude, comme si jamais rien ne c'était passé la veille. Il valait mieux ne pas y penser. Ce genre de moments de déprime, j'en suis carrément honteuse si certaines personnes de mon entourage ont le culot de me les rappeler. Je parlais aux gens qui me faisaient la discussion, je mangeais, construisais, réparais, etc en me disant que ma vie a moi n'était pas finie, que je devais tourner la page. Et je regardais les jours passer sans les vivre a 100 pour 100. Un jour que j'étais dans la forge, mon père est apparu. Il m a parlé de leur rencontre, de ma mère, de ma naissance, de son obligation a partir, et qu'il me voyait ces temps-ci, vivre comme un zombie. Ses paroles m avaient éffleurées, sans que je les comprenne vraiment, jusqu à ce qu'il parle de ma mère. Et, malgré l'indifférence que je vouais a mon père, le fait que ma mère l'ait aimé me disait qu'il devait le valoir.
Nous avons parlé ainsi longtemps. Il connaissait tout de mon histoire et je n'avais donc rien a dire. J'étais juste blessée que la mort de ma mère soit aussi présente dans le coeur de mon père. Et le gouffre qu'il avait dans mon esprit s'accentua encore. Les jours qui suivirent, je me mettais mes écouteurs, me laissant manger de l'intérieur par la tristesse sans nom ni cause qui grandissait. Je marchais, le regard vide, des souvenirs traumatisants de ma mère qui m aimait tant. Je n'avais pas eu la présence d'esprit de lui dire que je l'aimais aussi. J'avais oublié que la vie n'est pas éternelle. Mais c'était trop tard.
J'ai 19 ans et j'ai réussi a me reconstruire sur de nouvelles bases, avec de nouveaux amis. Je revois mon père des fois, et je lui doit mon bonheur. J'ai véritablement tourné la page cette fois-ci. Je vis au jour le jour, comme si je pouvais mourir a chaque instant. Ma mère est toujours dans le coin, je l'imagine souvent me sourire ou me scruter des ses beaux yeux bleus, me dire qu'elle est fière de moi. Rire de son rire cristalin, et me caresser la joue pour me réconforter.
Ouais, les souvenirs blessent. Ouais, ils font mal, jusqu a vous détruire, mais putain quand on les maitrise, qu'ils sont beaux ! Tout ça pour se dire que tout n'est pas oublié. |
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