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Enfant de Déméter
Drachmes : -100 Je suis : Une demi-déesse Parent divin : Déméter Responsabilité : Disons... conseillère intérim de mon bungalow o/ Feat. : Emilie De Ravin Localisation : Sud
| Sujet: Rose des bois [PV Luke] Jeu 28 Mar - 12:34 | |
| Ce n'était pas la première fois que je sortais de la Colonie. Mais c'était la première fois que j'en franchissais les frontières sans autorisation.
Bon, d'accord, ce n'était pas volontaire. Enfin... pas exactement volontaire, disons. En fait, c'était plutôt la faute de mon sens de l'orientation proprement déplorable et, surtout, de la Colonie elle-même. C'est vrai, quoi, ils auraient au moins pu penser à mettre des panneaux d'indication un peu partout, du genre « Attention, territoire inconnu dans cinq mètres » ou « Les frontières de la Colonie des Sang-Mêlés s'arrêtent ici – si vous ne voulez pas finir en barbecue pour monstres, vous feriez mieux de retourner d'où vous venez ». Quoique, à la réflexion, j'aurais été capable de me perdre même avec pancartes à l'appui.
Tout ça pour dire que, lorsque j'avais décidé d'aller effectuer une petite promenade digestive juste après le repas, j'ignorais tout de ce qui allait m'arriver ensuite. J'avais commencé par me rendre du côté du lac où j'avais aperçu Aaron mais, le voyant en compagnie de ses nombreux demi-frères et demi-sœurs, j'avais préféré tourner les talons pour ne pas les déranger. J'avais pris alors la direction de la forêt mais, au lieu de m'enfoncer entre les arbres, j'avais choisi de la contourner, et... et c'était sans doute ici que tout avait capoté. J'avais marché ainsi un petit quart d'heure avant de réaliser tout à coup que je ne reconnaissais rien du paysage qui s'étendait autour de moi. J'étais donc revenue sur mes pas ou, plutôt, sur ce que je croyais être mes pas... car, une demi-heure plus tard, les environs m'étaient toujours aussi peu familiers – et c'est à instant que j'ai compris que j'avais sans doute quitté la Colonie sans m'en rendre compte. Sur le moment, j'avais éprouvé une brève bouffée de panique, rapidement réprimée cependant. Réfléchir. Il me fallait réfléchir. Sauf que je ne voyais aucune issue à la situation. Ou je m'asseyais sur un rocher en attendant que l'on parte à ma recherche, ou je retrouvais le chemin du camp toute seule – ce qui, à la réflexion, n'était guère prudent tant mon don pour m'attirer des ennuis me semblait excessivement développé. C'est pourtant ce que j'avais résolu de faire. En effet, je me voyais mal me tourner les pouces sur mon caillou en espérant une aide hypothétique et, l'inaction aidant, me représentant tout ce qui pouvait m'arriver si l'on ne me trouvait pas assez vite. D'une démarche la plus assurée possible, je m'étais ainsi avancée jusqu'à l'orée de la forêt et, après avoir respiré profondément, m'étais engagée dans le sous-bois. Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?
♣
Ce sont des voix qui m'ont soudain tirée de mes pensées. J'ai redressé la tête, l'oreille aux aguets. D'après ce que je pouvais entendre, il y en avait deux : une voix de femme d'abord, énergique et autoritaire, puis celle d'une fille qui paraissait pleurer. Je me suis accroupie derrière un bosquet de jeunes arbrisseaux juste à temps ; une fraction de seconde plus tard, celles-ci émergeaient de l'ombre des bois. J'ai pu constater que je ne m'étais pas trompée. Une dame aux cheveux impeccablement coiffés mais au regard glacé marchait en tête d'un pas pressé, suivie d'une fillette en larmes qui tenait dans son poing un petit bouquet de fleurs fanées. Avec ses boucles mordorées qui captaient la lumière du soleil et son visage décomposé, elle était à la fois si mignonne et si misérable que j'ai senti mon cœur se serrer. À cet instant, rien ne m'aurait fait davantage plaisir que la câliner dans mes bras pour la consoler et sécher ses joues humides du plat de la main. Les paroles de sa mère me sont parvenues, sèches, dures, coupantes :
Je t'avais bien dit que ces fleurs faneraient, Rose, mais tu ne m'as pas écoutée et tu les as cueillies quand même ; tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même !
La petite a étouffé un hoquet tandis que de nouvelles larmes brouillaient ses yeux. La mère, pourtant, n'a pas ralenti et a disparu dans un tournant après avoir lancé d'une voix sévère :
Je t'attends à la voiture !
Sa fille a acquiescé en silence puis, s'étant assurée que personne ne pouvait la voir, s'est arrêtée au milieu du chemin pour s'assoir sur ses talons. J'ai hésité un moment, mais la tentation était trop forte. Lorsque je suis parvenue à sa hauteur, Rose, perdue dans ses pensées, a sursauté puis a fait mine de se lever, craintive. Je me suis accroupie à côté d'elle avec un sourire avenant destiné à la mettre en confiance, et elle s'est figée.
Je ne te veux aucun mal, ai-je commencé sur un ton contenant tant de tendresse que j'ai cru que mon cœur allait éclater. C'est un joli bouquet que tu as là. Est-ce que tu peux me le montrer, s'il-te-plaît ?
La fillette m'a observé durant une longue seconde avant de me présenter sa paume à contrecœur. Avec un nouveau sourire rassurant, j'ai tendu les doigts afin d'effleurer les fleurs repliées sur elles-mêmes. Aussitôt, leurs tiges se sont redressées, leurs feuilles ont retrouvé leur vigueur et leurs pétales les vives couleurs pastels qui les caractérisaient. Sur le visage de l'enfant, la méfiance a cédé la place à la perplexité, puis à l'émerveillement. Le sourire de bonheur incrédule qui s'est dessiné sur ses lèvres a été, pour moi, la plus magnifique des récompenses.
Tu es... une fée ?
J'ai hésité. Très légèrement.
Si on veut, oui. Pause. Et tu comprends que les fées doivent rester cachées, n'est-ce pas ? Cela restera un secret entre nous. Un vrai secret.
Rose a hoché la tête, le visage illuminé.
Promis, a-t-elle affirmé, pénétrée de l'importance de ce mystère. Puis, elle a ajouté : Mais je dois y aller, maintenant. Ma maman m'attend.
J'ai approuvé, à mon tour. Avant de se remettre sur ses jambes, cependant, elle s'est penchée vers moi pour déposer un baiser sur ma joue, léger comme une aile de papillon. Tandis qu'elle s'éloignait en trottinant, balançant son bouquet à bout de bras, je me relevée lentement :
Et n'oublie pas, ai-je crié, les mains en porte-voix, que les fleurs sont toujours plus belles dans la terre que dans un vase, d'accord ?
Elle a tourné la tête. Un sourire, le dernier. Tout à mon bonheur, je n'ai pas entendu les pas qui ont alors résonné derrière mon dos. |
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| Sujet: Re: Rose des bois [PV Luke] Jeu 28 Mar - 17:23 | |
| Un deux un deux, que ce mec était lent… Luke se retourna une énième fois vers son compagnon de route qui respirait comme un bœuf derrière lui. Pfft, les jeunes demi dieux alors, aucune endurance. Luke soupira et accéléra le pas, juste pour le faire ruminer encore un peu. Pourquoi Cronos lui avait-il conseillé de prendre une de ces nouvelles recrues lors de sa prochaine sortie ? Mystère. Peut être qu’il voulait voir comment Luke se comportait avec un môme de neuf ans, bien décidé à faire partie de son équipe… Ou alors il voulait juste l’embêter. En tout cas, l’espèce de lourdaud qu’il se baladait maintenant depuis deux longues heures était un parfait imbécile.
Et au fait, on va où ? Pourquoi je dois porter votre sac ? On est bientôt arrivé ? La ferme.
Ok, ce fils d’Apollon, en plus d’avoir un père qui ne faisait que se la péter était insupportable. Petit, blondinet, pâle et maigre comme un clou Luke se demandait ce qu’il l’avait poussé à le rejoindre. Nan mais franchement. Le fait est que Luke n’avait pas envie de dire à cet idiot de première où il allait. A la colonie bon sang ! Pourquoi ? Il avait juste envie de faire un tour prêt des frontières, avoir des nouvelles de ces chères espionnes : Kate et Silena. Luke s’arrêta au milieu d’une clairière et se tourna vers l’enfant qui se trouvait à une quelques mètres de lui. Il était rouge tomate et avait les joues ultra gonflées. Luke se retint d’éclater de rire, sa tête était impayable.
T’as qu’à monter le camp ici. On dort là ? Dans les bois mais mais … Chut, chut CHUT. Oui ? On dort ici, et vu qu’on à qu’une tente, e dors dedans et toi tu monte la garde dehors.
Luke eu le plaisir de voir son visage perde toute les couleurs qu’il avait prit lors de leur marche à pied. Paf, il n’avait qu’à se la fermer. Il tourna les talons set poursuivit seul. Seul, enfin ! Libération ! Il n’était plus très loin. Quelques minutes de marche en silence – ah le silence – plus tard, Luke fini par comprendre qu’il n’était pas le seul à rôder autour des frontières. Le fils d’Hermès se fit discret tout en continuant d’avancer. Il fini par la voir, la personne qui se trouvait là. Elle avait l’air un peu paumé et le jeune homme était prêt à parier que c’était une sang mêlée qui venait de se perde hors de la colonie. Zut alors. Il s’approcha et elle se retourna. Luke la regarda de haut en bas. Blonde, de jolies yeux, elle avait un air tout doux tout mignon. Eurk. Luke lui sourit. Peut être qu’elle… Il ne se souvenait pas de l’avoir déjà vu alors peut être qu’elle ne savait pas qui il était. Mais sur ce détail il avait un léger doute. Des photos de lui étaient placardés un peu partout dans la colonie : il avait était u bon conseiller du bungalow des Hermès, il était un très bon escrimeur, un bon jouer à Capture l’Etendar… Alors bon, les gens voyaient parfaitement qui il était.
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| | | Enfant de Déméter
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| Sujet: Re: Rose des bois [PV Luke] Sam 30 Mar - 6:58 | |
| Un sourire. Cela n'a l'air de rien, comme ça, un sourire, mais c'est déjà beaucoup. Un sourire, c'est ce qui peut faire la différence entre la vie et la mort, par exemple. Ou entre l'amour et la haine. Par la suite, à chaque fois que je me sentirais prête à abandonner, écœurée par Luke, par Cronos, écœurée de ce que signifie parfois l'amitié, je me souviendrais de ce sourire ; et c'est par lui que je trouverais la force de continuer. Continuer à vivre, continuer à aimer. Toujours.
Le jeune homme qui avait surgi derrière mon dos et qui se tenait à présent devant moi en un curieux face-à-face possédait une chevelure châtain clair, des minuscules fossettes et une cicatrice qui lui barrait le visage. J'ignore pourquoi, tandis que je l'observais, l'image d'Aaron s'est calquée sur la silhouette immobile, et je me suis rendue compte que les deux garçons avaient quelques points de ressemblance. Le regard de l'inconnu a alors croisé le mien, et je n'ai pas pu m'empêcher de tressaillir. Ses yeux étaient dorés – entièrement dorés, mais d'un doré étrange, déstabilisant, presque malsain.
Laissant mon frisson s'estomper de lui-même, j'ai essayé de creuser dans mes souvenirs. Un sang-mêlé dans ces bois – car j'étais certaine qu'il en était un tant le pouvoir se déversait de lui, un pouvoir fort, trop fort, qui balayait tout sur son passage tel un fleuve en crue qui a rompu ses digues ; mais, en même temps, cela me mettait mal à l'aise, comme si ce pouvoir n'avait pas lieu d'être, et je n'aimais pas ça – devait sûrement appartenir à la Colonie et, dans ce cas, j'étais sauvée. Cependant, mon soulagement a été de courte durée. En effet, je ne me souvenais pas de l'avoir déjà croisé au camp. Et, pourtant, j'avais l'impression persistante que je l'avais déjà rencontré quelque part, et que j'aurais dû me le rappeler. J'ai froncé les sourcils.
Je... je te connais, non ?
Le regard mordoré a flamboyé et j'ai baissé les yeux, fuyant ce que j'y lisais. C'est alors que le souvenir a refait surface. Une photo, un peu jaunie, placardée sur un mur de la Grande Maison. Certes, la couleur des iris ne correspondait pas, mais le reste, tout le reste, y était, jusqu'à cette cicatrice à la fois grotesque et virile. Des voix me sont revenues. Une conversation, aussi. « Qui est-ce ? » Un silence. Oppressant. « Luke. » « Luke ? » « Tu n'en as jamais entendu parler ? » Négation. Soupir. « Très bon escrimeur, ex-conseiller du bungalow d'Hermès, ex-gagnant de nombreux Capture l'Étendard... Et ex-pro Olympiens. » Pause. « Ça veut dire qu'il a trahi ? » « Et pas qu'un peu. À ce qu'on raconte, c'est lui qui abrite l'essence du Titan Cronos, maintenant. Un sale type, menteur, manipulateur, calculateur, sans pitié. Prie que tu n'aies jamais à le connaître un jour, ou cela risque d'être la dernière chose que tu verras en ce monde. » Dans un long frémissement, j'ai relevé la tête. Luke. Cronos. Était-ce lui que j'apercevais à travers ce regard glacé d'ambre chaude ? Cette fois-ci, je n'ai pas détourné les yeux.
Tu es Luke, n'est-ce pas ?
Pas la moindre hésitation dans ma voix, aucune fêlure, aussi infime soit-elle. Étrangement, alors que je me trouvais sans arme, et avec un pouvoir qui ne me serait pas d'un grand secours, face au Partisan le plus dangereux qui se trouvait, je ne ressentais ni peur, ni inquiétude, ni angoisse. Simplement le sentiment que tout était exactement comme cela devait être. |
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| Sujet: Re: Rose des bois [PV Luke] Sam 30 Mar - 9:52 | |
| En chair et en os.
Il continua de sourire, sans la quitter des yeux. Après tout, c'était l'une des caractéristiques des enfants d'Hermès. Leur beaux sourires qu'ils dégainaient à longueur de journée. Eh ouais ! Enfant d'Hermès en force ! Hermès forvever ! Luke secoua la tête, ça n'allait plus du tout, son sens de l'humour en avait prit un sacrée coup depuis sa rencontre avec Cronos. Il avait d'un pas, son épée toujours à sa ceinture, non,pour le moment, l'envie d'attaquer la jeune fille ne lui était même pas venue à l'idée.
Qu'est ce que m'a trahis ? Mes airs de mauvais garçon ? - car il savait que les fils d'Hermès avait tous ça en commun - ça ? - il montra sa cicatrice - ou ... ça ?
Il désigna ses yeux. Ses jours ci, il avait remarquait que ces derniers commençaient à devenir légèrement... dorée. Sur le coup, cela l'avait vraiment dérangé, après tout, Luke aimait bien ses anciens yeux bleu, mais Cronos l'avait rassurer, lui disant qu'il était très bien comme ça et que de toute façon, les yeux dorée ne le restaient pas toujours. Il y avait des jours où ses yeux étaient bleus, d'autre or. Chelou, mais c'était tout Cronos ça.
Ouais je sais, parfois, ils deviennent jaune... Je suis d'accord avec toi, ça peut être flippant.
Elle n'avait même pas ouvert la bouche mais Luke se sentait obliger de poursuivre.
Et toi... Voyons, qui tu peux être... Livia ? Non non attend... Espérance ah quoi que non, Cassandre. J'ai un peu de mal à tout retenir...
Cassandre, d'après ce que ces deux meilleurs espionnes lui avaient dit, elle était la fille de la déesse Déméter. Une fille fort sympathique... Bon, pour le moment, c'était tout ce qu'il savait. Si elle avait des pouvoirs particuliers, il l'ignorait totalement. « Sympathise mon garçon, sympathise ... » Ah, Cronos et ses conseils de ouf. C'était toujours comme ça avec lui, il débarquait dans sa tête, balançait deux trois phrase savantes et repartait. Comme s'il avait une vie en dehors de ça, comme si pouvait posséder un autre corps. Non, Luke était son seul refuge, et ça, le fils d'Hermès le savait bien. Luke s’avança donc vers elle, la main tendu pour qu'elle la serre, l'air complètement décontracté. De toute façon, elle n'avait pas l'air armé... Et puis au pire, Luke savait d'avance qu'elle ne ferait pas le poids face à lui.
Enchanté donc.
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| | | Enfant de Déméter
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| Sujet: Re: Rose des bois [PV Luke] Lun 1 Avr - 15:10 | |
| En chair. Et en os. Dit comme ça, cela n'avait pas l'air très rassurant, et je me suis fugitivement demandée ce que Luke pourrait faire de ma propre chair et de mes propres os s'il lui venait l'idée de m'attaquer. Face à un adversaire tel que lui, je n'avais aucune chance. Non, a rectifié une petite voix dans ma tête. Face à n'importe quel adversaire, tu n'as aucune chance. Un bonheur, donc, qu'il ne paraisse pas agressif. Pour le moment. En fait, pour l'instant, il semblait plutôt avoir envie de bavarder et de prendre du bon temps. Et, pour lui, c'était sans nul doute très amusant d'effrayer une pauvre fille échevelée perdue dans les bois qui, au départ, n'était partie que pour une petite promenade de santé. OK. Pas cool.
Puis, il reprit la parole, si décontracté que j'ai fugacement espéré que Cronos avait déserté son esprit, qu'il était revenu à la raison et que, s'il se trouvait dans cette forêt-là, c'était justement pour rejoindre la Colonie et s'excuser pour tout le mal qu'il avait commis. Et, pourtant, la réalité était nettement moins réjouissante, je le savais. Avec, pour commencer, la certitude que le croiser ici, si proche des frontières du camp, n'était pas d'excellent augure pour les sang-mêlés qui s'y trouvaient. Ce faisant, il avait fini de parler de ses yeux et, le voyant hésiter, j'ai pensé qu'il allait s'arrêter. Ce que, bien évidemment, il n'a pas fait. Il n'était pas Partisan pour rien et devait sûrement posséder un sens de contradiction assez développé. Mais, en entendant le reste de son discours, je n'ai pas pu m'empêcher de sursauter.
Co... comment le sais-tu ?
Si Luke n'a fait aucune attention à mon interruption, j'éprouvais, quant à moi, un mélange de stupeur et d'incompréhension. Comment pouvait-il savoir mon nom, alors que j'étais certaine de ne l'avoir jamais croisé en chair et en os jusqu'à ce jour ? Une évidence s'est alors imposée à moi. Des espions. Forcément. Il y avait des espions au sein de la Colonie des Sang-Mêlés. Athéna m'en avait d'ailleurs parlé, m'avait même mise en garde contre eux. Une bouffée de panique m'a envahie. À qui faire confiance, dans ce cas ? Et si, parmi les personnes même que je côtoyais et que j'appréciais le plus, se trouvait un traître qui rapportait tout à Cronos par le biais de cette docile marionnette que représentait Luke ? Comment aurait-il connu mon prénom, sinon ?
J'ai chancelé, me rattrapant de justesse au tronc d'un jeune noisetier se trouvant à ma gauche. La force que j'ai senti parcourir sa sève pour remonter jusqu'à ma paume m'a réconfortée. Je n'étais pas seule, cependant. Je n'avais jamais été seule. Le demi-dieu s'est soudain approché de moi et j'ai esquissé un recul. Il s'est pourtant arrêté à quelques mètres de moi, main en avant. Son sourire aurait pu être avenant s'il n'avait pas été aussi glacial.
Enchanté, donc.
Enchanté. J'ai hésité mais, ennemi ou pas ennemi, je me voyais mal le planter sur place avec son bras à demi tendu. Il ne paraissait pas porter d'arme. Alors, presque malgré moi, j'ai effleuré ses doigts. Le contact a été extrêmement furtif. L'explosion s'est révélée d'une rare intensité. J'ai littéralement bondi en arrière, titubante, tandis que Luke retirait sa main avec la vivacité d'un serpent. Qu'avait-il ressenti ? Le choc qui m'était parvenu avait cependant été trop violent pour que je puisse pour le moment penser à sa propre interprétation des choses. Pareille à une décharge électrique, les sentiments m'avaient parcouru, émotions diverses, sensations éparses – et je sentais encore des picotements à l'intérieur de mon bras. Même avec Annabeth, lors de nos entraînements improvisés, je n'avais jamais rien vécu de tel. Il allait falloir que je fasse plus attention, à l'avenir, et ne jamais oublier ce pouvoir qui pouvait se révéler tout aussi utile qu'encombrant. Pourtant, une autre pensée me préoccupait pour l'instant.
Tu souffres...
Et j'avais l'impression d'être de nouveau l'enfant que je n'avais jamais véritablement cessé d'être et qui venait de découvrir que le malheur existait. La respiration saccadée, j'ai essayé de fixer mon regard brouillé de larmes sur le visage de Luke. Était-ce une illusion ou ses yeux me fuyaient-il ? Dans tous les cas, la dernière chose à faire était que je me mette à pleurer devant lui, comme la petite fille sanglotante que j'avais réconfortée juste avant notre rencontre.
Laisse-moi t'aider.
Ma voix était à la fois plainte, prière et supplique. Mais aussi beaucoup plus que cela.
Laisse-moi t'aider. S'il-te-plaît.
S'il-te-plaît. |
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| Sujet: Re: Rose des bois [PV Luke] Lun 1 Avr - 18:37 | |
| Luke vit la main de la jeune fille s’approcher de la sienne. Oui, elle allait la lui serrer. Pour la première fois, une sang mêlé qui se trouvait être du côté des Olympien allait lui… serrer la main. Cela paraissait juste trop absurde et pourtant. Seulement voilà, tout ne pouvait pas être tout beau tout rose. A peine sa main effleura la sienne que Luke la retira en vitesse. Il avait sentit quelque chose. Ce devait être son pouvoir. Cronos lui avait apprit – parce que oui, Cronos pouvait se révéler être un très bon professeur de temps en temps – qu’il pourrait éventuellement s’agir d’un pouvoir qui permettait de ressenti les humeurs des gens au contact. Son hypothèse se confirma lorsque, d’une voix un tantinet chevrotante, elle lui affirma qu’il souffrait. Luke recula d’un pas, aux aguets. C’était un piège ? De la comédie ? Non franchement, il ne savait plus du tout quoi penser. Le pire fut quand elle lui demanda de l’aider. Mais l’aider pour quoi bon sang ? Sa vie était géniale comme ça ! Enfin génial, si on excluait le fait que les yeux du jeune home devenaient de temps à autre dorés et qu’il partageait son esprit avec quelqu’un d’autre… Voilà qu’elle le suppliait. Luke aurait presque eu envie de rire tant la scène avait quelque chose de comique. Pourtant, il ne le fit pas et resta concentré.
Je ne crois pas avoir besoin d’aide.
Non non, ce n’était pas comme cela qu’il fallait présenter la chose. Il se reprit vite avant que son maître le lui fasse remarquer. Pour peu qu’il se repointe au mauvais moment…
Non en fait, je n’ai pas besoin d’aide. Mais… qu’à tu vu ? En me touchant ?
Luke était un garçon curieux, c’était une qualité que Cronos appréciait chez lui et il en était fier. Mais il voulait surtout savoir si Cassandre n’avait fait que ressentir ou avait vu aussi, des choses qu’elle ne devait en aucun cas voir. Cette fille ne lui avait pas l’air bien dangereuse mais quand même, tout le monde pouvait parler, fallait pas bien être super intelligent pour ça… Et Luke n’avait envie, en aucun cas, qu’elle raconte des trucs sur lui. «Je te protège mon garçon, je te protège…» Luke acquiesça pour lui, il savait que Cronos le voyait et qu’il avait reçus son message. Il se rendit compte aussi que c’était bien dans ces moments là qu’il avait le plus besoin de lui.
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| Sujet: Re: Rose des bois [PV Luke] Jeu 4 Avr - 18:10 | |
| Il ne croyait pas avoir besoin d'aide. D'un côté, je m'attendais un peu à ce genre de réaction, mais de l'autre... J'ai secoué la tête pour remettre mes idées en place. De toute manière, il y avait une grande différence entre penser et savoir. Et encore, même en sachant, on peut toujours se tromper. C'est d'ailleurs ce qu'a paru réaliser Luke puisqu'il s'est aussitôt repris d'une voix plus assurée, me demandant dans le même temps ce que j'avais... vu ? Je... je n'ai rien vu.Face à moi, le fils d'Hermès a adopté un air légèrement perplexe, comme s'il cherchait à savoir si je lui disais la vérité. Et, pourtant, je ne mentais pas. Je n'avais rien vu. Nous nous sommes dévisagés un long instant sans mot dire avant que je ne me décide à reprendre la parole. Je, je... pardonne-moi, ai-je fini par murmurer. C'était une erreur.
Cependant, tel ne paraissait pas être son avis et, durant un bref moment, ses yeux ont scintillé. Je me suis alors rendue compte que leurs reflets ambrés étaient à présent teintés d'azur, mais cela ne rendait pas son regard plus chaleureux, loin de là. Une interrogation m'a tout à coup traversé l'esprit : Luke allait-il seulement me laisser partir ? Allais-je pouvoir regagner la Colonie saine et sauve ? Devant moi, le Partisan a souri, d'un sourire encore plus froid que la glace au chocolat que, petite, je m'amusais à croquer à pleines dents. En un réflexe aussi dérisoire qu'inutile, j'ai esquissé un pas en arrière, encore un autre... pour trébucher contre une racine. Si Luke avait haussé les sourcils, il n'a pas bougé tandis que je perdais l'équilibre, heurtant durement la terre, si granuleuse sous mes doigts. Par chance, un petit buisson de buis a légèrement amorti ma chute. Comme je tâtais le sol de la main, j'ai soudain senti sous ma paume un bâton hérissé d'épines, provenant sans doute d'un des ronciers qui bordaient le chemin. Je pourrais toujours essayer de m'en servir – en dernier recours. Entre temps, Luke s'était avancé dans ma direction afin de me toiser de toute sa hauteur, visiblement soupçonneux. J'avais bien conscience que je devais être assez ridicule dans cette position, mais je n'ai pas ébauché le moindre geste pour me relever. À la place, j'ai ouvert la bouche – de nouveau. Un chuchotement comparable au souffle de la brise dans les branches effeuillées des arbres a surgi de mes lèvres sèches : Que veux-tu ?- Spoiler:
Un peu court... :3
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| Sujet: Re: Rose des bois [PV Luke] | |
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