Le fracas du métal. Une chaleur étouffante. Les cris d'une femme donnant naissance à ce quelle croyait être un enfant prometteur. Ema Blackwood, telle était son nom. C'était en 1972, le 26 Octobre. La jeune femme avait au-par-avant travaillée toute sa journée au marché du village de San Ricardo. Son père, qui travaillait les métaux avec ardeur, était un vieux forgeron qui faisait tourner l'entreprise familiale. C'était Charles Blackwood qui faisait survivre sa famille. Il vivait avec sa fille dans une vieille hutte et sa fille gagnait leur argent avec ses fabrications artisanales. Mais ni l'un ni l'autre n'aurait pu imaginer ce que deviendrait leur descendant. Moi. Je naquit aux environs des douze coups de midi, prématuré. J'avais surpris ma mère et était né en octobre, au lieu de décembre. Ce qui surprena d'avantage ma mère, fût ma "laideur". Je n'étais guère le plus beau des hommes. Un gros nez. Un œil marron et un œil vert. Une marque de naissance sur ma joue, qui dessinait la forme d'une horrible balafre. J'étais hideux. Malgré cela, ma mère me prit dans ses bras et me serra de toutes ses dernières forces. Elle décéda dans l'accouchement, et je me retrouvais seul. Seul avec un vieil ivrogne qui n'arrivait quasiment plus à porter un marteau.

Charles me donna comme second nom "Baine", nom qu'il ne s'arrêtera pas de prononcer jusqu'à sa mort. A mes cinq ans, mon grand-père tomba gravement malade, et je me retrouvais donc sans nourriture, sans argent et sans adulte pour me protéger. Mon véritable nom fût peu à peu oublier, et on ne retint de moi que le petit Baine, un garçon laid qui volait pour manger. Chaque jour l’état de Charles s'aggravait, multipliant mes responsabilités au seins du foyer. Je passais le ménage, m'occupais de mon grand père, fouillait les poubelles et volait de la nourriture aux bouchers et fermiers du coin. Cet état me procurait une rage infini. D'autant plus que mon grand-père se saoulait régulièrement, et ne se privait pas de me battre quand l'envie lui prenait. J'ai supporté cette vie jusqu'à mon onzième anniversaire. Comme d'habitude, mon grand-père m'ordonna d'aller volé quelques bouteilles d'alcool au marché, ce que je me sentis obligé de faire. Je me dirigeais donc vers le marché, effleurant du bout des doigts la cicatrice du coup qu'il m'avait porter la veille. J'aurais pu penser naïvement qu'il ne m'arriverait aucun ennuis, mais je me trompais lourdement. Carlos et sa bande, des gamins des rues, m’interceptèrent sur la route et m'encerclèrent en ricanant. Le plus moche et le plus gras d'entre tous, Carlos bien sur, s'approcha et me lança :

-Bé alors le laideron, on t'a pas déjà appris la dernière fois que c'était NOTRE territoire ici ?
-Désolé Bouboule, j'ai oublié que tu prenais autant de place, répliquai-je avec un sourire de mépris sur le visage.

Le sourire du grassouillet s’effaça et il m'envoya en pleine joue son plus fort croché du droit. Je tombai au sol, mais me relevai aussitôt. J'en avais assez de cette vie, de toujours subir sans riposter. Je me suis jeter sur Carlos et l'ai bombardé de coup comme s'il était la source de tous mes malheurs. Il avait le nez cassé et était recouvert de bleus. Ses copains m'attrapèrent et me passèrent à tabac, s'en allant après m'avoir dépouillé de mon unique pièce d'or. C'est la que les choses ont commencés à devenir... Étrange.

J'ai entendu de gigantesque bruit de pas et n'ai pas eu le temps de me retourner. On m'attrapa par derrière et on me jeta sur le côté. Une gigantesque silhouette était devant moi. Je regardais son visage et vis avec stupéfaction que l'homme ne possédait qu'un seul et unique œil... Un cyclope. J'étouffe un cri et détale vers la maison, passant sous le bras de l'immense créature. Fort heureusement pour moi, celle-ci étant mortellement lente, j'ai eu largement le temps de rentrer. Une fois dans la lutte, je fermais la porte à double tours et saisissais la seule arme d'on je pouvais me servir : Un marteau. Dès que j'ai toucher le métal froid de l'outil, j'ai sentis mon instinct me dicter ma conduite. J'ai pris la tige de métal la plus proche à mains nue et l'ai plonger dans le brasier. J'entendais le monstre rugir et escalader la petite colline. Je n'avais plus beaucoup de temps. Une fois la tige allongé en lame, je m'occupais de la poignée, qui en dix minutes fût entièrement prête. Une fois mon épée de fortune crée, j'empoignais la lame encore brûlante et attrapait le couvercle d'un tonneau vide sur ma gauche. J'empalais le couvercle d'un petit crocher, me permettant de le tenir tel un écu. Saisissant mon courage à deux mains, je fonçais sur la créature, qui était à quelques mètres de la porte. Dans un rugissement guerrier je tentai une estocade dans le flan du monstre, rugissant de rage. Le monstre hurla de douleur mais riposta et me frappa avec son poing. Sans le couvercle qui vola en éclat, il m'aurait probablement briser tous les os.

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