La fin des grandes vacances se terminaient et bon nombre des demi-dieux de la colonie rentraient chez eux. Moi, je restais toute l'année, car je n'avais pas de famille, en soi. Je regardais donc tous les pensionnaires rentrer dans leur famille, rire et discuter avec leurs parents, frères et soeurs.

J'ai soudain été prise de l'envie de revenir dans ma propre maison, du temps ou tout n'était pas... Comme maintenant. Je tournais vivement le dos aux familles pour prendre ma moto et rouler a une vitesse déraisonnable vers ma destination. Même si je connaissais le chemin par coeur, je commençais a douter de ce que je verrai -ou me souviendrais- la bas, mais je ne comprenais pas d'ou venais cette apréhension. Peu importe, je continuais quand même, mes sentiments sont secondaires.

Quand j'ai franchi le seuil de l'appartement, les souvenirs affluaient tellement vite que j'ai serré fort la poignée de la porte dans ma main. L'appartement était vide, blanc, comme je l'avais laissé, mais tout semblait me revenir avec une force dépassant l'imagination. Je fis quelques pas, m assis par terre, la ou aurais du etre le salon et fermais les yeux, comme pour canaliser mes souvenirs.

Au bout de quelques secondes, je sentis que je n'étais plus seule, mais je n'ouvrais pas les yeux. S'il me voulait du mal, il l'aurait déjà fait.

Après avoir entendu les mots de la déesse qui était a mes côtés, je fus immédiatement choquée, et pas mal d'émotions défilaient dans ma tête:
-1, étonnement : mon père avait parlé de moi a d'autres dieux, donc il pensait a moi
-2, colère: pour qui se prenaient ils, ces dieux, a vouloir me protéger ?
-3, tristesse : je dois vraiment faire pitié de la haut pour qu'on veuille me protéger!
-4, joie : c'était la déesse de la sagesse ma protectrice !
-5, déception: ne pas oublier qu'elle n'est la que pour la demande de mon père, sûrement pas pour son intérêt personnel !
- etc, il y en a tellement eu que je ne peux citer que les principales !

Quoi qu'il en soit, j'ouvris les yeux et dans la blancheur de mon ex-appartement vide, s'y tenait une dame aux yeux gris et aux cheveux bruns. Athéna, en chair et en os, devant moi.

J'inclinais la tête respectueusement et je répondit:

"C'est un honneur d'être votre protégée Athéna, je ne pensais pas vous rencontrer un jour ! Quand a la question sur mon tourment, il est malheureusement trop tard pour y changer quelque chose, donc ce n'est pas la peine de s'y intéresser. "

Faire passer tant d'années de ma vie a la condition de "problème superficiel" me blessa mais je me rassurai en me disant que c'était pour la bonne cause. J'étais sûre qu'Athéna avait d'autres chats a fouetter qu'écouter mes problèmes de mortelle.

En attendant, j'analysait les odeurs qui me parvenait, rendant encore plus réalistes les souvenirs qui m assaillaient. En temps normal, je me serais bouché les oreilles, je serais partie en courant pour éviter cette torture mais maintenant qu'Athéna est la, je lui dois la politesse.
Traduction: souffre en silence El'.

Lorsqu'elle me dit tout cela, j'ai eu un moment d'adaptation avant de comprendre ce qu'elle m avait dit. Je n'avais pas spécialement envie de bouger, mais très rapidement je me suis assise sur la chaise qu'elle me proposait. Pendant ce temps, quelque chose a changé -un quelque chose que je connaissais bien- ce qui a eu le don de stopper net mes sentiments et de regarder l'appartement vide comme celui d'un étranger.

Je répondit alors a Athéna, et j'étais maintenant complètement insensible:
"Ma mère est morte il y a quelques années et on habitait ici. Avant que je déménage je veux dire. Je reviens... Je sais même pas pourquoi. Je crois que j'ai voulu me tester."

Après avoir dit ces quelques mots du bout des lèvres, je la regardais droit dans les yeux. Les siens étaient remplis de sagesse et d'intelligence, tandis que je sentais que les miens étaient ternes et fatigués.

Je sentais mon regard dériver dans les méandres de mes souvenirs que je regardais d'un oeil extérieur maintenant.

Je repris, en pensant au début de la conversation:
"C'est pour ca que bien que vous sachiez faire de nombreuses choses, il est trop tard maintenant. "

Tout ce qu'elle avait dit dans sa tirade, je le savais déjà, mais revenir sur des lieux de mon ancienne vie me redonnait aussi chaud au coeur, après coup, même si ça n'en avait pas l'air. En ressortant de l'endroit, j'avais l'impression qu'il fallait que je profite de ma vie avant que je ne subisse le même sort que tous les mortels. Mais entre temps se passait un moment de désespoir.

Après sa question, j'eut un sourire sarcastique avant de répondre avec amertume:

"Un accident de voiture. Coma puis mort. Une jolie histoire n'est ce pas ?"

Après avoir dit cela, je me demandais si je n'avais pas été trop brutale dans mes propos et si je n'étais passée pour une fille méchante qui n'en vaut pas la peine. Mais Athéna, c'est la sagesse, et elle comprendra ma réaction, j'en suis sûre !

Je me mis a me lever et traverser mon appartement -ou ex-appartement- en attendant sa réponse qui déterminera sa réaction. Puis, sans même avoir réfléchi, je dit:
"Ensuite ma vie a complètement changé "

Pourquoi avais-je dis ça ? Je fais parfois des actes irréfléchis et impulsifs, et cette phrase en était la preuve,

Après ce deuxième discours (je commence à m'y habituer dis-donc! ) elle changea de sujet. je lui accorde que ce sujet là n'était pas très... joyeux! elle m' assura que pour elle j'étais comme sa fille, et je pensais tout bas que c'était gentil de sa part de vouloir me donner l'amour d'une mère, je pensais que ça m'aiderait a faire le deuil... Néanmoins, je pensais tout bas aussi que jamais ma mère ne pourra être remplacée mais j’effaçai cette sombre pensée rapidement.

Elle me proposa de m'apprendre des techniques de combats. Ce n'est pas vraiment le genre de chose que je demande, étant donné que la compétition, c'est pas mon truc, mais je lui répondit quand même par un

"Oui! un conseil de combat de la part d'Athéna ne se rate pas !".

Tout cela assorti d'un joli sourire d'enfant bien sage... Je ne sous-entend pas que je ne le suis pas, seulement qu'il est rare que je le sois!

Je me rassis et lui dit, naturellement:

"Je me bat a l'épée. J'aime bien aussi me battre à la hache, et la lancer. C'est pas des armes très féminines, mais je me débrouille!"

J'avais tout déballé cash, sachant très bien que je n'avais pas à cacher a véritable personnalité. Maintenant qu'on est dans un sujet que je maîtrise plus, j'étais beaucoup plus à l'aise. Et je voulais bien lui montrer que la personnalité "dépressive" de tout à l'heure n'existe pas... normalement !

"A la hache?! Eh bien j'ai rarement rencontré de jeunes filles qui manipulaient la hache mais après tout pourquoi pas? Moi même, mon arme de prédilection est la lance, par très féminin non plus de lancer une lance à plusieurs mètres, nan?"

A sa réponse, je compris que j'avais touché au bon endroit en lui parlant d'armes. Tant mieux, je ne comptais pas faire mauvaise impression à Athéna, elle pour qui j'ai tant d'estime!

Bon avant de t’apprendre quoique ce soit, j'aimerai voir comment tu te bas! Puisque que tu aimes te battre à la hache, j'imagine que c'est également là où tu es la plus douée! Donc, je préférerais d'apprendre des techniques à l'épée, si tu n'y vois pas d’inconvénients bien sûr! "

M'apprendre des techniques à l'épées ? bien sûr! Et je savais très bien que les seules techniques qui existaient à la hache étaient les miennes. Autant dire que quand je me bats avec, les gens sont pas mal pris au dépourvu! Quant à ma technique à l'épée, je me débrouille, car je me bats avec mes frères.

Soudainement, son bracelet se transforma en épée et elle se mit à soupirer, regrettant de ne pouvoir utiliser plus son bijou:

"Ah, Effraie, il y a bien longtemps que je n'ai pu l'utiliser! A l'olympe, j'ai malheureusement peu le temps de m’entraîner et nous sommes actuellement pas en guerre, alors, eh bien elle reste sous forme de bracelet! Bon, maintenant attaque-moi! Que je vois de quoi tu es capable!"

Un combat avec la déesse de la guerre ? Cela ne sera même pas intéressant, je ne tiendrai pas une seconde devant elle! D'autant plus que je n'ai pas d'armes.

Je lui dit donc, perturbée par sa demande:

"Madame, je ne pense pas qu'il soit très sérieux pour moi de me battre contre vous étant donné votre force en matière de techniques de combat, mais j'accepte si c'est à ce prix que je peux agrandir ma connaissance en la matière. Malheureusement, je n'ai pas d'armes sur moi!

"Madame, je ne pense pas qu'il soit très sérieux pour moi de me battre contre vous étant donné votre force en matière de techniques de combat, mais j'accepte si c'est à ce prix que je peux agrandir ma connaissance en la matière. Malheureusement, je n'ai pas d'armes sur moi!

"Arrête un peu les flatteries, veux-tu? Je n'en ai pas besoin, je ne m'appelle pas Aphrodite!, lui dis-je après un éclat de rire, et ne t'inquiète pas, j'adapterai mon niveau et ma force à la tienne, ça ne sera ni facile, ni impossible pour toi!"

Ah ces demi-dieux! Toujours à croire qu'un compliment nous fait plaisir! S'il savait tous ceux que nous les Dieux avons entendus ils arrêteraient, où ils essaieraient au moins d'en trouver des tellement bizarres (ou originaux comme vous voulez), que nous ne les aurions jamais entendus!

Après avoir claquer des doigts pour qu'une épée à peu près aussi longue que la mienne apparaissent entre mais mains, je la tendis à Elina et lui dis:

"Quant à l'arme, en voici une, ma chère! Je pense qu'elle te conviendra! Maintenant, attaque moi! Oh, j'oubliais, veux-tu une armure? Tu as peut-être plus l'habitude de te battre avec? Si oui, je peux t'en faire apparaître une! "

Elle éclata de rire, même si je ne savais pas trop ce qui lui faisait rire puis m'expliqua, tout en envoya une petite vanne méchante et gratuite envers Aphrodite, je pensais tout de même qu'il y avait du vrai dans cette déclaration, sachant que j'ai déjà eu quelques différents avec une ou deux de ses filles.

Quoi qu'il en soit, une épée apparu, et elle me la tendit. Elle me proposa aussi une armure, mais je n'avais pas l'habitude de me battre avec, étant donné qu'il y ait des chances que le jour où je me battrai pour ma vie, je n'en aurais sûrement pas. je déclinai donc son offre, en mettant un pont d'honneur à ne pas mettre trop de frioritures, choses que ni elle ni moi n'apprécions.

Je me positionnai et j'attaquai, avec le plus d'astuce possible, même si je savais déjà qu'à peine mon attaque lancée, elle m'aurait interceptée et envoyé paître. Je mis mon amour propre de côté, tout en pensant qu'elle s'adapterai a mon niveau et que je me battais pour apprendre.

Je remarquai à ce moment que j'étais parfaitement claire dans mon esprit et que cette situation de combat avait réussi à me vider la tête et mon concentrer sur un seul objectif. Après réflexion, je pensai que je devais cela à Athéna. Il me semblait que cette clarté d'esprit m'aidait en ce moment même à développer ma concentration. Autant dire que ce combat sera différent en matière de performance.